http://www.actu-environnement.com/ae/news/renovation-energetique-tiers-financement-spl-sem-18811.php4
En France, l'énergie coûte de plus en plus cher aux communes : 5 à 10% de leur budget. En Rhône Alpes, le secteur du bâtiment représente 40% de la consommation d'énergie primaire et près de 30% des gaz à effet de serre. Partant de ces deux constats, la Région a mis en place un outil innovant pour accélérer la rénovation thermique des bâtiments en créant la première Société publique locale d'efficacité énergétique en France.
Le choix du tiers financement
Le principe est le suivant : un organisme tiers avance les frais, l'expertise, le diagnostique et réalise les travaux. Une fois l'opération terminée, les économies d'énergies permettent au "client" bénéficiaire des travaux de rembourser l'ensemble de l'investissement au tiers.
Cette SPL d'efficacité énergétique va permettre aux communes, même les plus petites, de trouver des financements sans incidence sur leurs autres activités ou projets. Elle mise sur la division par 4 voire par 6 des consommations des bâtiments publics. Dans ce montage financier, les collectivités sont actionnaires, elles doivent apporter des fonds propres, ce qui permet ensuite à la SPL, grâce à la mutualisation de toutes les actions, d'obtenir des prêts plus intéressants. Toutefois, une fois les travaux terminés, les communes "clientes" peuvent récupérer leur part.
La SEM énergie posit'if
La région Ile-de-France a elle aussi mis en place récemment un organisme de tiers financement pour la rénovation thermique des bâtiments avec quelques différences : dans le cas francilien ce tiers est une société d'économie mixte, la première du genre. Les actionnaires sont donc publics et privés et les cibles ne sont pas les mêmes : la SEM énergie positi'if vise les copropriétés et les bailleurs sociaux.
Les logements construits avant 1975 en copropriétés représentent le chantier le plus complexe, il faut mettre d'accord tous les copropriétaires. Ainsi la SEM, en se présentant comme l'interlocuteur unique pour l'ensemble des travaux pourrait faciliter leur engagement (cf. interview de Jean-Claude Gaillot, Président du directoire de la SEM Energies POSIT'IF).
Points communs entre les deux structures ? Les temps de retour sur investissement : entre 15 et 20 ans. Mais aussi les budgets : un peu plus de 5 millions d'euros, et une réduction de la facture énergétique d'au moins 60% en atteignant les normes BBC rénovation. Et enfin soutenir une activité qui représente plusieurs centaines de milliers d'emplois.
Les premiers travaux sont très attendus dans les prochains mois et si les résultats sont satisfaisants, ces montages financiers pourraient bien se multiplier un peu partout en France.
Baptiste Clarke