D’une part, le grand patronat a été le facteur essentiel de la collaboration. D’autre part, il y a eu un vrai complot contre la République. C’est quelque chose qui a été très connu de 1945 à 1970. Et on est dans une conjoncture générale telle, qu’alors que les archives s’ouvraient, on n’en peut pas faire usage. Quand on en fait usage, soit on vous enterre, soit on vous désigne comme le conspirationniste. Ça veut dire que la fabrication de l’histoire est quand même très liée à la conjoncture générale. Et ça veut aussi qu’il y a une responsabilité éminente des citoyens qui, aujourd’hui, résistent à l’intoxication de l’histoire, pour faire couler, par petits ruisseaux, un petit bout de vérité historique. Sans force majeure dans la société, sans force de résistance, il est impossible d’attendre une présentation honnête de l’histoire. Ça n’est pas possible.

Annie LACROIX-RIZ
MJC du vieux Lyon, le 6 avril 2013
Une conférence organisée par l'association l'improbable.