Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, a confirmé dimanche l'existence de deux fosses communes à Kibumba, localité de l'est de la République démocratique du Congo où de violents combats opposent depuis trois jours l'armée et la rébellion du M23.
«Nous confirmons l'existence de deux fosses communes à Kibumba», à une trentaine de kilomètres de Goma, la capitale du Nord-Kivu, et «je réclame une enquête internationale pour aller établir les responsabilités et le contenu avec des spécialistes», a déclaré dimanche à l'AFP le gouverneur provincial, Julien Paluku, sans pouvoir estimer le nombre de cadavres.
Samedi soir, un capitaine de l'armée avait dit à l'AFP que trois fosses communes avaient été découvertes.
Interrogé sur le nombre de corps contenus dans ces fosses, M. Paluku a insisté que c'était pour le découvrir qu'il avait demandé une enquête internationale. «Si on sort les corps nous-mêmes, j'ai peur qu'on nous prête des intentions», a-t-il précisé.
Kibumba, postée sur un plateau à près de 1800 mètres d'altitude, verrouille la zone contrôlée par la rébellion du Mouvement du 2 mars (M23) plus au nord. La rébellion s'y était repliée après une offensive musclée de l'armée et de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) fin août, qui avait repoussé le front d'une quinzaine de kilomètres.
Vendredi, de violents combats, les plus vifs depuis fin août, avaient éclaté dans la région de Kibumba. Samedi soir, l'armée a affirmé avoir pris Kibumba, mais le M23 a parlé de «propagande», tandis que l'officier de la Monusco a évoqué une prise partielle.
Dimanche, des combats se poursuivaient dans la région de Kibumba ainsi que sur un deuxième front ouvert samedi sur l'axe Kahunga-Mabenga, plus au nord et où l'armée avait récemment renforcé ses positions.
Le M23 est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu. Des experts de l'ONU accusent régulièrement le Rwanda et l'Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir la rébellion. Kigali et Kampala ont toujours démenti.