Tels sont les enseignements du 1er tour hier des élections municipales, premier scrutin à quasiment mi-mandat du président socialiste François Hollande. Un revers pour le chef de l‘État symbolisé par l’excellent score du Front national de Marine Le Pen. “De manière générale beaucoup de Francais sont dégoûtés par leur classe politique. Mais le piège, c’est qu’ils tombent dans l’abstention. Il faut absolument qu’ils expriment ce dégoût par un acte volontaire consistant à changer leurs élus”, déclare Marine Le Pen, la présidente du FN.
Les électeurs français ont montré leur colère face à la multiplication des affaires et aux promesses non tenues. Plus d’un sur trois n’est pas allé voter hier, du jamais vu dans ce type de scrutin.
Le FN a remporté la mairie historiquement de gauche d’Hénin-Beaumont dès le 1er tour et il a viré nettement en tête à Forbach, à Avignon, à Fréjus ou encore à Béziers.
L’impopularité record de François Hollande et de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, combinée à un chômage au plus haut et à une croissance en berne a nettement pesé sur les municipales. Un remaniement du gouvernement serait envisagé voir un changement de Premier ministre si les résultats s’aggravent pour la gauche.
Engluée dans une toute une série de scandales, l’UMP, l’opposition de droite relève néanmoins la tête à l’image de son leader Jean-François Copé largement réélu dès le 1er tour dans sa ville de Meaux.
A Paris, la bataille des candidates est bien plus serrée qu’annoncée. Si l’UMP Nathalie Kosciusko-Morizet émerge en tête, la socialiste Anne Hidalgo est en ballottage favorable, car elle mène dans deux arrondissements décisifs. Les reports de voix au second tour dimanche prochain seront déterminants comme les tractations entre candidats qui doivent impérativement prendre fin dès demain soir.