L’évaluation initiale rapide doit déterminer la magnitude de la catastrophe ou de l’urgence en cours. Elle précise l’état de santé et les besoins de la population déplacée ou réfugiée et permet d’adapter la réponse opérationnelle.
L’ensemble est interprété en fonction des contextes socio-politiques, sécuritaires, et géo-climatiques locaux, ce qui implique une connaissance du milieu de l’intervention.
Pour réaliser l’évaluation initiale, il va falloir recueillir un certain nombre d’informations essentielles dans un délai très court, souvent moins d’une semaine. Ces informations concernent en particulier la démographie, la santé, la nutrition, la couverture vaccinale, l’accès aux soins et aux besoins vitaux de base tels que l’eau, l’hygiène et les abris
La survenue éventuelle de décès dans la population doit être suivie en priorité.
A) Sources d’informations de l’évaluation initiale
L’évaluation initiale au sein de la population apporte une vision rapide globale, assez précise pour adapter des opérations de secours, souvent d’envergure. Il est important de rappeler qu’une analyse simple, souvent basée sur le bon sens, est attendue à toutes les étapes. Le diagnostic initial lors d’une situation d’urgence repose sur plusieurs types de données, sources et méthodes.
Pour la population, des techniques rapides utilisant entre autres la cartographie, permettent de l’estimer dans la journée ; ceci fourni le dénominateur indispensable pour planifier les activités; ces données sont validées plus tard avec des recensements plus précis.
La mortalité, reflet de la gravité de la situation, est le premier indicateur de santé à documenter, en urgence, par une enquête dans la population.
Ensuite il reste nécessaire de suivre au quotidien les données de mortalité par un système simple de surveillance des décès, avec des agents communautaires..
Des enquêtes réalisées avec des échantillons de la population informent sur la composition des familles et la proportion des enfants âgés de moins de 5 ans, plus vulnérable, ainsi que sur les décès éventuels et sur les besoins essentiels en eau, abri, hygiène et sanitation.
La couverture vaccinale contre la rougeole et la prévalence de la malnutrition peuvent aussi être estimées au cours de ces enquêtes. Suivant les contextes, un nombre limité d’autres questions seront ajoutées, tels que la possession d’une carte d’enregistrement et les violences subies.
L’alerte épidémique et la surveillance des maladies tueuses sont indispensables, notamment pour les diarrhées aiguës, les infections respiratoires, le paludisme, la rougeole. Les données sont obtenues à partir des registres de soins MSF ou d’autres acteurs. Si nécessaire, des investigations épidémiologiques spécifiques doivent être réalisées.
Les données fournies par les systèmes de distribution de l’aide humanitaire doivent être consultées et recoupées avec d’autres sources. Les données de distribution générale de nourriture et de kits domestiques tels que les seaux, les moustiquaires et le savon, peuvent également être utiles pour avoir une vision générale des familles assistées.
B) Accès aux soins
Si l’efficacité des opérations est mesurée en surveillant la mortalité et la morbidité, il faut veiller à l’accès de la population à des soins d’urgence médicaux et chirurgicaux adéquats, incluant les médicaments et le matériel nécessaire. Il faut aussi vérifier la couverture nutritionnelle des enfants malnutris aigus sévères avec un programme spécialisé, incluant parfois des adultes lors de crises nutritionnelles majeures.
C) Moyens
L’efficience des opérations exige des moyens importants dans des délais très courts.
Il faut vérifier que les ressources générales nécessaires aux interventions d’urgences soient suffisantes. Elles concernent les ressources humaines, financières et logistiques avec le transport adéquat, sans oublier l’eau, l’hygiène et l’assainissement.
D) Coordination et sécurité
La coordination entre les acteurs reste indispensable, notamment lors des grosses opérations avec déplacements massifs de populations. Les questions de sécurité sont toujours prises en compte en priorité, à la fois pour la population, et les acteurs de l’aide.
Conclusion
Les informations tirées de l’évaluation initiale vont permettre d’informer sur l’état sanitaire de la population et cibler les opérations urgentes à mener et à mieux les planifier avec les ressources nécessaires. L’ensemble est à interpréter en fonction des contextes socio-politiques, sécuritaires, et géo-climatiques locaux, ce qui implique une connaissance, par les acteurs, du milieu où est réfugié la population. L’information recueillie permet aussi de témoigner de la situation vécue par les réfugiés et les déplacés.