Des élections européennes sous l'influence des réseaux sociaux ?

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Les réseaux sociaux peuvent avoir une influence sur l’issue de ces élections européennes, en particulier chez les jeunes. Certains eurodéputés expliquent leur victoire par leurs tweets, blogs et pages facebook. Comment cette activité virtuelle se traduira-t-elle dans les urnes cette fois-ci ? Permettra-t-elle de lutter contre le déclin constant de la participation ? Quel est le degré d’impartialité de ces commentaires sur le net qui se concentrent sur un candidat pour dénoncer la politique de l’autre ? Leur format court ne favorise-t-il pas les populistes qui attaquent les partis traditionnels ? Comment faire tenir des problèmes complexes et leurs solutions dans seulement 141 caractères ?

Radvilė Morkūnaitė-Mikulėnienė, eurodéputée lituanienne conservatrice, membre du réseau de jeunes parlementaires EU 40, est elle-même très active sur les réseaux sociaux. Pour elle, ces plateformes correspondent à l’air du temps : “les réseaux sociaux n’améliorent pas la politique, mais il est certain qu’ils facilitent la transmission de messages et on vit tous à une époque où nous voulons consommer vite, recevoir des messages courts et obtenir rapidement l’information”, dit-elle avant de lancer : “twitter, facebook et tous les autres outils du genre sont donc de parfaits instruments”.

Nicolas Baygert, chercheur et chroniqueur spécialisé dans la communication et les réseaux sociaux qui intervient en tant que professeur invité à l’IHECS à Bruxelles, une école de communication et de journalisme, estime que ces nouveaux médias représentent un défi pour l’Europe : “il faut aussi adapter le discours à chacun des médias – c’est ce qu’ont fait les populistes, les eurosceptiques (...) comme Marine Le Pen en France : c’est vraiment un discours puissant et agressif”, souligne-t-il, “mais tout le monde le comprend même si c’est dramatique. Donc l’Europe doit trouver un discours pro-européen qui soit similaire”, insiste-t-il. Quant à savoir si l’intensité de l’activité virtuelle a une influence sur le taux de participation le jour J, le chercheur estime qu’“il y a encore un écart entre l’activité militante en ligne et ce que vous faites vraiment le jour du vote”.

Enfin, Andreas Müllerleile, animateur d’un blog sur la politique européenne (kosmopolito.org), revient sur cette affirmation selon laquelle via les réseaux sociaux, on se contente de prêcher à des convertis. “C’est très dangereux”, reconnaît-il, “par exemple, facebook nous fait nous concentrer sur ce que nous aimons et nous y suivons l’activité de gens avec lesquels nous avons déjà des affinités. Donc”, poursuit-il, “il y a un grand risque que nous vivions dans une bulle, on se retrouve coupé des opinions contraires, ce qui n’est pas la meilleure des choses en matière de discours politique”.

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