Reconquérir l’outil… et le goût
« Jusqu’ à l’an 2000, le tilleul venait de Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Rhône-Alpes ou du Sud Ouest ; aujourd’hui Unilever et Ducros ne s’approvisionnent plus en France » souligne Olivier Leberquier, alors qu’« on peut le faire pour la menthe, la verveine, la camomille, on peut avoir un circuit court et un produit nettement meilleur ». D’ailleurs, Hélène Le Cacheux confie avoir fait, pour son livre, « le choix de rentrer dans l’histoire de cette lutte par l’aspect aromatisation » qui traduit « d’abord la fierté et l’amour du métier ». Si le combat pour récupérer la marque « Eléphant » aboutit, « il faudra du temps pour se réhabituer au goût car ce ne sera pas la même chose que les sachets, avec leurs arômes de synthèse » concède cependant Olivier Leberquier. Sa description du circuit de production des infusions suffirait pourtant à convaincre de la nécessité de fonctionner autrement : matières premières récoltées en Amérique latine ou dans l’Europe de l’Est, débarquées au port de Hambourg, avant de faire 600 km en Allemagne puis un voyage en camions jusqu’à Katowice (Pologne) « pour être mis en sachets avant de revenir en France » !
Faire autrement, c’est possible, les « Fralib » l’ont démontré avec leur opération de production pour la fête de « L’Humanité » en septembre 2013. De l’achat du tilleul en petite quantité à Buis-les-Baronnies (Drôme) au conditionnement sur les machines à Gémenos. « Si on arrive à avoir la marque "Eléphant", on peut tout de suite produire 600 tonnes et être dans les rayons » souligne Olivier Leberquier qui ne cache pas que la grande distribution est incontournable.
Festival "j'ai une gueule d'industrie..et alors" Martigues le 11 mai 2014.