En mai dernier, les Cahiers du cinéma consacraient un numéro spécial au « coup de hache qui a brisé la mer gelée en nous » (Kafka). À travers 140 témoignages, réalisateurs, acteurs et techniciens évoquaient pour certains leurs premiers émois cinéphiliques, pour d’autres les « claques » qui les avaient décidés à se tourner vers le septième art et à y consacrer leur vie professionnelle.
Les séries télévisées peuvent-elles procurer de telles émotions ? Un plan, une intonation, un accord musical est-il susceptible d’émerger de tant d’heures de visionnage et de s’inscrire dans notre mémoire à long terme ? Un fragment d’épisode (pléonasme), anodin pour certains, peut-il déclencher un bouleversement de notre rapport à la fiction, voire aux autres ?