KIEV / DONETSK - 5 septembre 2014 – Sur la place Maidan dans le centre de Kiev, l'annonce du cessez-le-feu entre belligérants n'a pas bouleversé le quotidien. Loin des combats qui se déroulent dans l'est du pays, les habitants de la capitale ukrainienne étaient malgré tout soulagés d'apprendre la conclusion d'un accord, sensé mettre fin à 5 mois de conflit. A l'image de Leonid Chevchenko : « Tous les Ukrainiens veulent vivre en paix. J'espère que le cessez-le-feu va apporter plus d'avantages que d'inconvénients. Maintenant, quelle était la finalité des combats? Nous espérons que l'intégrité de l'Ukraine sera maintenue. » explique-t-il. Mais après plusieurs tentatives avortées de faire taire les armes, les Ukrainiens restent sceptiques sur la pérennité du nouvel accord. Pour Yuri, un habitant de Lougansk (est du pays), de passage à Kiev, « il est clair que Porochenko souhaite le cessez-le-feu mais dans l'Est, peu de gens veulent la paix . » Vendredi, Petro Porochenko, le président ukrainien a affirmé s'être mis d'accord avec Vladimir Poutine sur le retrait des troupes de l'est du pays, l'accès de convois humanitaires et un échange de prisonniers.
Mais à Donetsk, assiégée depuis des semaines par l'armée ukrainienne, l'amertume et la colère des habitants dominent. Natalia Viktorovna s'insurge : « Il y a deux minutes, vous avez entendu les tirs de roquette et de mortier. Regardez ce qu'est devenu mon bon quartier. Chaque famille a vécu des choses horribles. »
Après une nuit calme, la paix reste fragile. Samedi matin, les deux camps s'accusaient déjà d'avoir rompu la trêve.