D’après l’Insee, 23,6 millions de personnes auront plus de 60 ans en France en 2060, soit 32 % de la population totale, contre 21,5 % en 2007. Le vieillissement des baby-boomers fera rapidement augmenter la part des plus de 60 ans à 30,6 % en 2035 et l’allongement de l’espérance de vie devrait se traduire par un quadruplement des effectifs des plus de 85 ans de 2007 à 2060 (5,4 millions contre 1,3 million).
Le vieillissement démographique, qui touche la France mais aussi de nombreux autres pays, est généralement vu comme étant pénalisant pour la croissance. La productivité des actifs diminuerait avec l’âge et rendrait peu employables les seniors. Une population vieillissante consommerait moins et privilégierait une épargne sans risque. L’accroissement du ratio de dépendance démographique entraînerait un prélèvement croissant sur les actifs pour financer des retraites et des dépenses médico-sociales elles-mêmes alourdies par l’allongement de l’espérance de vie et la dépendance. Mais le vieillissement conduit-il fatalement à l’affaiblissement de la croissance ? Nous disposons de marges de manœuvre pour compenser les effets du vieillissement. Le taux d’emploi des seniors, particulièrement faible en France peut être relevé, à condition de créer un contexte favorable au prolongement de l’activité. L’épargne des plus âgés peut être mieux orientée. Nous pouvons aussi tirer avantage de la « silver economy » car les besoins liés au vieillissement offrent un potentiel d’emplois et de croissance, y compris sur les marchés étrangers.
Une action publique est indispensable pour anticiper et accompagner ces mutations, en associant tous les acteurs. Le projet de loi visant à l’« adaptation de la société au vieillissement », qui a été présenté le 3 juin 2014 en conseil des ministres et qui devrait être discuté au Parlement à l’automne, en constitue une première étape.