« Il faut avoir été abîmée au niveau de son corps et au niveau de l’estime de soi pour en arriver à abandonner ce corps et en tirer profit. Et je répète bien que ce n’est pas de l’argent facile, c’est de l’argent rapide. Les cicatrices les brûlures de cigarettes les odeurs les propos les maltraitances … de certains « clients » : on ne pourra pas oublier mais juste essayer de vivre avec.

Quand on voit les dégâts psychologiques sur chacune d’entre nous… il y a un point commun c’est la honte, la tristesse (…) mais en même temps on va ressortir plus fortes, on n’est pas moins qu’eux, on n’est pas pires qu’eux, on n’est pas sales.
Payer pour un acte, c’est une souffrance infligée on a beau prendre 15 douches ou 20 douches on ne peut pas se laver de ça… Mais je me sens plus propre qu’eux parce que moi je me regarde dans le miroir et, même si j’ai rencontré des difficultés, je n’ai pas volé, je n’ai pas menti, je n’ai pas pris la dignité de qui que ce soit, je n’ai pas payé pour avoir un rapport, je n’ai pas acheté des choses qui n’ont pas de prix. »