Les politiques ne sont pas les seuls à se liguer contre la réforme du collège. Le corps enseignant aussi a son mot à dire. Professeurs, étudiants et représentants de parents d’élèves manifestent ce mardi dans tout l’hexagone pour dénoncer les mesures portées par Najat Vallaud-Belkacem. Ils appellent au retrait de cette réforme.
«L'idée de l'égalité pour tous est ratée», affirme une enseignante. Un avis partagé par Grégory Frackowiak, secrétaire académique adjoint du SNES Lille, qui assure sur BFM TV que «la mise en oeuvre de cette réforme va donner une possibilité d'accroître les inégalités en donnant plus d'autonomie.» Le vice-président du syndicat national des lycées et des collèges, Albert Jean-Mougin, le rejoint sur ce point : «On est confronté à une réforme qui a l'apparence d'un progrès social mais qui en réalité, risque de conforter des ségrégations scolaires.»
«La réforme ne met pas les dispositifs en place pour lutter contre cet échec», ajoute François Portzer. Le président national du SNALC précise sur Europe 1, chiffre à l'appui, que le niveau scolaire est en perdition. «Près de 25% des élèves sont en difficulté», constate-t-il. Une observation que l'écrivain et essayiste Jean-François Colosimo note lui aussi. «Notre classement international est accablant», assure-t-il sur Europe 1, préconisant un retour aux «notions de mérite et d'excellence» qui, selon lui, corrigeaient les inégalités sociales à l'école.
De son côté, le président national de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves (FCPE), Paul Raoult, a estimé mardi sur RFI, que «le collège ne fonctionne pas bien». Il soutient toutefois la réforme portée par la ministre de l'Education nationale. «Il faut permettre aux élèves d'être acteurs de leur formation [...], de donner du sens à ce qu'ils apprennent.»