Voilà un énorme pavé comme la littérature sait parfois nous en offrir. Alors, bien sûr, 1000 pages, ça peut effrayer mais quel bonheur quand on est happé par l’histoire et l’écriture.
En 2011, en Italie, avec ce titre « Les folles espérances », Alessandro Mari a reçu le prix Viareggio, l’un des plus prestigieux de l’édition italienne. C’était alors son premier roman. Depuis, Alessandro Mari a publié deux autres ouvrages dans son pays mais celui-ci, traduit magistralement par Anna Colao, sort en France pour la rentrée littéraire 2015.
L’ambition d’Alessandro Mari a été de raconter les années qui ont précédé l’unité italienne, ce que l’on appelle le Risorgimento. Nous sommes donc en 1830, le pays est en ébullition et nous allons suivre quatre personnages aux prises avec leur destin, dont le fameux Garibaldi alors exilé en Amérique du Sud ce qui nous vaudra quelques belles pages dans la touffeur du Brésil.
Chacun, à sa façon, vivra ce basculement de la péninsule italienne. Ou quand les destins individuels rencontrent la grande Histoire.
Mais nous ne sommes pas ici dans le roman historique ou dans la grande saga populaire. Alessandro Mari signe avant tout un roman sur la jeunesse, sur l‘engagement, sur la destinée et sur la prise de conscience collective face à un monde qui se meurt. L’écriture d’Alessandro Mari, portée par le souffle romanesque du XIXème siècle est aussi résolument moderne, puissante et sensuelle.
Gros coup de cœur pour « Les folles espérances » d’Alessandro Mari, publié chez Albin Michel.