Musicien recycleur. Un habitant de Villeneuve d’Ascq, près de Lille, utilise de vieilles bouteilles de Camping-gaz pour fabriquer le Stardrum, un instrument de percussion original, mélodieux et unique au monde.
A 25 ans, le Villeneuvois Rémi Lenglart est un baroudeur qui a déjà pas mal roulé sa bosse à travers le monde. Batteur de formation, son goût du voyage l’a poussé à se tourner vers les percussions, « plus faciles à transporter », sourit-il. C’est le hang drum, instrument acoustique de la famille des idiophones, qui faisait vibrer sa fibre artistique. « Mais c’est difficile de s’en procurer en plus d’être cher », se souvient le nordiste. Pas du genre à se laisser abattre, Rémi a décidé de s’en fabriquer un lui-même.
Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance. En tout, il aura fallu à Rémi quatre mois pour réussir à mettre au point son instrument. « J’ai fait des essais sur différents modèles de bouteilles de gaz avant de m’arrêter sur les petites Camping-Gaz », poursuit-il. Pour la matière première, le nordiste a dégoté un stock dans une entreprise locale. Pour la fabrication, le jeune homme, qui n’a aucune formation technique, a pêché des conseils à droite et à gauche.
Car la tâche n’est pas simple. Il faut d’abord vider et nettoyer les bouteilles. Puis pratiquer la découpe précise des lamelles métalliques qui, lorsqu’elles entrent en vibration, produisent ce son si particulier. Dernière étape, la peinture. De l’époxy cuite au four, seul point confié à un professionnel. « Au début, je mettais plus d’une semaine pour en fabriquer un. Aujourd’hui, ça me prend deux jours », déclare fièrement Rémi.
Son premier Stardrum a suscité des vocations, et les « j’en veux un comme ça » ont poussé Rémi à faire commerce de son talent. « Grâce aux aides du CLAP et de l’ADIE, j’ai pu me constituer en auto entrepreneur pour vendre le Stardrum ». A 234 euros l’exemplaire (contre près de 2000 euros pour un hang drum), Rémi a déjà expédié une quinzaine de ses instruments, surtout dans le Nord, mais aussi en Belgique.
Des débuts prometteurs. D’ailleurs, si la tendance se confirme, Rémi envisage de changer le statut de son entreprise et peut-être même de former quelqu’un à la fabrication du Stardrum, « pour pouvoir davantage me consacrer à la conception et aux démonstrations », confie-t-il. Le nordiste travaille déjà à une version sonorisée de son instrument, pour pouvoir s’enregistrer ou le brancher sur un ampli.