Comme toujours, la Parole que nous venons d’entendre ne doit pas seulement être écoutée. Elle est proclamée pour qu’elle entre dans nos vies, pour qu’elle prenne chair en notre corps. Antoine Chevrier dans ses méditations sur le chrétien, disciple de Jésus-Christ écrit : « Celui qui écoute la parole et la met en pratique, est semblable à un homme qui bâtit sur le rocher, rien ne pourra démolir cette maison. Mais celui qui écoute et ne fait pas, bâtit sur le sable : sa maison tombera. Il faut donc bâtir sur Jésus-Christ, sur sa parole et la mettre en pratique, et notre maison sera bâtie sur le rocher ».
Et encore (phrase que je réécris dans la langue de notre siècle) : « Parle (Jésus), je veux t’écouter et mettre ta parole en pratique. Je veux écouter ta divine parole, parce que je sais qu’elle vient du ciel. Je veux l’écouter, la méditer, la mettre en pratique, parce que dans ta parole il y a la vie, la joie, la paix et le bonheur. Parle, Seigneur, tu es mon Seigneur et mon Maître et je ne veux écouter que toi. »
Avec cette homélie, je souhaite, dans la ligne de la rencontre de préparation de la liturgie de ce dimanche, mettre l’accent sur notre attention à ce que Dieu nous dit, tout en essayant de regarder ce que nous faisons de cette écoute. .
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Oui, Jésus en entrant en dialogue avec quelques Galiléens montre Dieu à toute l’humanité. « Qui me voit, voit le Père, dit-il à Philippe, l’un de ses disciples ». Aussi, quand nous lisons les Evangiles, tout ce qui est écrit à propos du Christ se rapporte à Dieu. C’est une chance merveilleuse que nous ayons de pouvoir comprendre qui est Dieu en regardant vivre le Christ et en l’écoutant.
Nous ne lirons jamais assez les évangiles. La recommandation que Dieu adresse aux apôtres est valable pour nous aujourd’hui : écoutons le Christ qui nous parle. Il est l’esprit de Dieu. Il est la pensée du Père ; c’est auprès de lui que nous découvrons la volonté divine :
« Celui-ci est mon fils bien-aimé ». Écoutons-le.
Soyons aussi attentifs au message de Paul :
« Frères, ensemble imitez-moi, et regardez bien ceux qui se conduisent selon l’exemple que nous vous donnons. »
Vivons dans la suite de Paul, comme Paul vit dans la suite de Jésus et que notre façon de vivre soit une invitation à nous imiter, à être imités. Vivons ainsi ce temps de carême. Il est un cheminement dans la joie pour que nous soyons heureux. N’ayons pas peur de nos peurs. Reconnaissons-les comme Pierre a reconnu ses craintes, ses incompréhensions, ses errements. Dans notre humanité, avec humilité et détermination, cheminons, progressons, acceptons que nous soyons accablés de sommeil et que nous n’y comprenons rien, avançons vers la Lumière que la foi nous indique. Il y a là une part de combat que nous menons sereinement surtout en ce temps de carême. l