Svetlana Alexievitch, le Prix Nobel de littérature 2015, nous parle de la condition d'écrivains exilés

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Paris célèbre, du 30 mars au 2 avril, le dixième anniversaire du réseau Icorn (International Cities of Refuge Network), qui vient en aide aux écrivains et artistes victimes de la censure et exilés (le réseau compte 53 villes refuge). Courrier international est partenaire de cette manifestation à l’Hôtel de ville de Paris, et présente, dans ce cadre, un entretien vidéo avec la marraine de l’événement, l’écrivaine biélorusse et Prix Nobel de littérature 2015, Svetlana Alexievitch. Réalisé par Marion Stalens, cet entretien est le message adressé par l’écrivaine biélorusse à l’ouverture de la manifestation parisienne.

Journaliste d’investigation et auteure, entre 1985 et 2013, de six ouvrages en langue russe (tous traduits en français) jalonnant ce qu’elle appelle son “épopée” sur la “civilisation rouge” (soviétique et post-soviétique), Svetlana Alexievitch a reçu le Prix Nobel pour La fin de l’homme de rouge, qui parachève ce travail. Elle a connu le succès dès son premier livre, La guerre n’a pas un visage de femme, publié en 1985 en URSS à la faveur du vent de libéralisation apporté par la perestroïka.

Depuis ses débuts, sa “méthode” littéraire consiste à interviewer patiemment, sur des thématiques telles que la guerre – la Deuxième guerre mondiale ou celle d’Afghanistan –, la catastrophe de Tchernobyl, la chute de l’Union soviétique, une multitude de “petites gens”, “ceux qu’on écoute jamais” dit-elle, et à construire ses livres autour de ces entretiens. En près de trente ans, elle a réalisé une œuvre unique, qui dresse le portrait d’un peuple, composé de nombreux peuples ayant vécu une expérience commune, celle du communisme soviétique puis de la désintégration d’un empire.

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