extrait du premier album de TAKFARINAS "Yeba Erreman"de 1979 avec Arezki BAROUDI a la batterie.
L’enfant de six ans qui grattait ses premières notes sur une guitare de fortune, fabriquée à l’aide d’un bidon d’huile de voiture et de câbles de vélo en guise de cordes, a fait place à un chanteur de renom qui s’affiche avec un mandole à deux manches. Ainsi, Ahcène, le fils de Tixeraïne (village kabyle situé sur les hauteurs d’Alger) est devenu Takfarinas, du nom d’un rebelle berbère qui a tenu tête aux Romains au IIe siècle.
Takfarinas a toujours refusé la facilité, entendez la médiocrité, et n’a cru et ne croit qu’en une seule vertu, le travail. S’il a souffert durant les premières années qu’il a passées en France, son talent ne laissera pas indifférent les connaisseurs, en l’occurrence, un musicien : Arezki Baroudi. C’est ainsi qu’il assurera la première partie du spectacle d’Idir en 1979, à l’Olympia. Son succès sera suivi d’un album, yebb’a rremman, la même année.
En 1983, il crée avec, Boudjemâa Semâouni, le groupe Agraw, qu’il va quitter en dépit de grands succès. Désormais, sa carrière va se poursuivre en solo, et c’est en pleine raïmania qu’il s’impose sur la scène algérienne avec le double album way telha et arrac (1986). Avec l’audace qui le caractérise, il apporte un souffle nouveau à la chanson kabyle en en bouleversant les règles, il ose ainsi le mélange des rythmes et des mélodies, qu’il s’agisse de ceux du terroir ou de musique universelle, comme le rock, le pop et le disco. En 1989, il sort un double album : Irgazen et mi d ih. En 1990, une alerte à la bombe fait annuler son concert ; la mort dans l’âme, notre chanteur délaisse momentanément son travail pour mieux reprendre du poil de la bête. C’est ainsi qu’en 1994, yebb’a rremman est classé quatrième au Hit Parade des World Music Europ Charts.