C'est le premier jour de pontificat pour Jude Law, et après avoir retiré sa chemise de nuit et révélé un physique à faire rougir les nonnes, il entretient les fidèles place Saint-Pierre des plaisirs de la masturbation.
L'une des premières scènes de cette série télévisée en dix épisodes, présentée hors compétition à la Mostra de Venise, donne le ton et transporte le spectateur au coeur d'un Vatican, revisité par le réalisateur italien Paolo Sorrentino, où le collège des cardinaux vient d'élire le premier pape américain.
Lenny Belardo, qui a pris le nom de Pie XIII, apparaît dans les deux premiers épisodes, montrés samedi à la Mostra de Venise, tel qu'en lui-même: un garçon élevé dans un orphelinat, ironique, impitoyable, malin, en proie au doute et que le pouvoir révèle.
Le secrétaire d'Etat, numéro deux du Vatican, joué par l'acteur italien Silvio Orlando, s'efforce d'abord de le manipuler, mais perd son latin face à son "chef" machiavélique, fumeur invétéré, amateur de coca-cola à la cerise, avant finalement d'entrer dans son jeu.
La "mère adoptive" de ce jeune pape, Soeur Mary, jouée par Diane Keaton, arrive au Vatican où elle est rapidement nommée secrétaire personnel du pape, au grand dam des cardinaux qui se demandent qui manipule qui.
La photographie et la musique de cette première incursion de Sorrentino dans le monde des séries télé sont particulièrement "cinégéniques".