Ce matin au réveil, je regarde par la fenêtre, il a neigé, maintenant il pleut. Les gens disent, ce n'est pas grave, c'est l'hiver qui arrive, on va rester à l'intérieur, bien au chaud. Les gens ne pensent pas : Pauvres minous dehors ! ils s'en moquent, cela ne les effleure même pas. Ceux qui y pensent, ce sont ceux qui les voient chaque jour, ceux qui les nourrissent. Eux ils ont un autre regard devant ce paysage, devant ce froid, cette pluie, cette neige. Eux, ils pensent, "il va falloir leur changer les couvertures qui sont humides dans les niches, eux ils se demandent : " Comment vais-je pouvoir mettre les croquettes !", "Que pourrais-je emmener pour essayer d'abriter les gamelles !" .
Je pars au bureau, inquiète, tellement triste. Les collègues parlent d'autre chose, je n'ai pas le sourire, je n'arrive pas à m'y intéresser, je ne pense qu'à tous ces chats dehors, à ceux que je ne vois pas et qui n'ont pas d'abri et rien à manger, aux chatons que je n'ai pas réussi à attraper et qui vont mourir de froid et de faim dans la rue, à tous ceux qui ne passeront pas l'hiver. On me dit : « Pense à ceux que tu as sauvés, ne pense pas à ceux qui sont restés »
Mais comment être heureuse quand on pense à ceux qui sont encore dehors ! Comment faire plus !, comment faire mieux !