Moins de phytos en arboriculture

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Arboriculteur dans le Tarn et Garonne, Didier Terrade a fait de la production de pommes sa spécialité. Mais dans un verger plus qu’ailleurs, réduire son utilisation de produits phytopharmaceutiques suppose des compromis.

"L’aspect cosmétique de la pomme est essentiel pour le consommateur, qui a tendance à être assez exigeant sur ce type de produits", nous explique l’agriculteur. "Réduire ma consommation d’intrants n’est pas toujours facile, il faut être inventif."

Inventifs, Didier Terrade et les arboriculteurs de sa région le sont. Un certain nombre d’entre eux appliquent aujourd’hui sur leurs exploitations d’ingénieuses méthodes alternatives à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques.

Depuis peu, les vergers des environs sont recouverts d’immenses filets, destinés à protéger les fruits de la grêle et des ennemis des cultures (divers insectes et papillons comme les tordeuses, notamment). De la même manière, le diffuseur de phéromones est efficace pour empêcher la reproduction des papillons et grâce à ce dispositif propre, la population d’insectes nuisibles auprès des pommiers est significativement réduite. Préservées des chenilles qui y creusent des sillons disgracieux, les Gala et autres Pink Lady de Didier Terrade ont de quoi allécher le consommateur.
Reste que la tavelure, principale maladie du pommier, est causée par un champignon que ni les mailles du filet, ni les phéromones du diffuseur ne sont en mesure de maîtriser. Cette affection provoque des taches noires ou brunes à la surface des feuilles et du fruit. Afin de remédier au fléau numéro un du verger, Didier Terrade a fait appel à Ariane, une variété de pomme naturellement résistante à certaines souches du champignon.

Seul bémol, si les champignons la délaissent, Ariane est très sensible aux pucerons, qui en raffolent. "Dans un verger, la réduction des produits phytopharmaceutiques est un constant compromis", constate l’arboriculteur. "Sélectionner les variétés de pommes me permet de réduire les traitements contre la tavelure, mais pas contre les autres nuisibles ".
Un art du compromis qui n’empêche pas Didier Terrade d’obtenir des résultats probants sur son exploitation. En traitant de manière raisonnée en début de saison pour ensuite s’en remettre aux méthodes alternatives, l’agriculteur a sensiblement réduit son utilisation de produits phytopharmaceutiques.

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