A partir de la fin du Paléolithique supérieur, il y a environ 12 000 ans, le paysage symbolique des hommes modernes évolue radicalement dans ses modes d’expressions graphiques et plastiques. Ces changements accompagnent les transformations et recompositions environnementales de la fin de la dernière glaciation et du début de l’interglaciaire actuel.
Depuis l’Aurignacien, il y a plus de 50 000 ans, l’art préhistorique s’exprime sur différents supports (mobiliers et pariétaux), selon des techniques et des styles très diversifiés. Il offre une large palette thématique qui intègre le vivant (animaux et Humains), le fantastique (êtres hybrides et composites) et le géométrique pur (les signes).
Durant les quelques 25 000 ans du Paléolithique supérieur les expressions graphiques et plastiques des premiers artistes de l’Humanité se transforment. Elles évoluent notamment dans leurs styles et leurs sujets. Si le Magdalénien, entre environ 19 000 et 13 000 ans avant le présent, constitue l’apogée de l’art préhistorique, au moins en termes quantitatif, il n’est pas pour autant représentatif de toutes les productions symboliques de la Préhistoire. Ainsi, avec la dissolution progressive du monde magdalénien, provoquée principalement par les bouleversements climatiques qui marquent la fin de la dernière glaciation, le monde des symboles s’enrichit d’images nouvelles et perd peu à peu de sa dimension figurative au profit d’une stylisation de plus en plus marquée, qui confine parfois au schématisme, et d’un art géométrique qui quitte les parois des grottes pour occuper préférentiellement des petits supports lithiques (galets de rivière) et des diaphyse d’os long de grands herbivores.
Conférence de Patrick Paillet
Maître de conférences
Muséum national d’Histoire naturelle