C’est la deuxième fois d’affilée qu’Olivier Assayas retrouve l’actrice américaine Kristen Stewart, l’icone de Twilight.
Après Sils Maria (2014), avec Juliette Binoche, Personal Shopper offre le premier rôle à la seule Kristen Stewart… pour un film qui explore à la fois le drame psychologique, le thriller, le fantastique… un mélange des genres voulu par le réalisateur que nous avons rencontré.
Olivier Assayas : “J’avais envie de raconter l’histoire de quelqu’un qui se reconstruit, de quelqu’un qui après un deuil se reconstruit et j’ai l’impression d‘être comme les peintres : ils utilisent les couleurs dont ils ont besoin ici ou là... donc j’ai l’impression de faire quelque chose qui relève aussi du collage, c’est-à-dire que pour moi, tous les outils sont bons, tous les moyens sont bons pour raconter ce que j’ai envie de raconter, et pour faire ressentir au spectateur ce que j’ai envie que le spectateur ressente”
L’histoire donc de Maureen “Personal Shopper” à Paris d’une célébrité de la mode. Son frère y est mort, et elle cherche un signe de sa part, envoyé de l’au-delà...
Olivier Assayas : “C’est quelqu’un qui est seul, c’est justement quelqu’un de disponible pour communiquer avec ce qui n’est pas là, que cela soit son petit ami qui vit et qui travaille au sultanat d’Oman et avec lequel elle dialogue par Skype… ce sont aussi des recherches qu’elle fait sur internet qui deviennent comme un prolongement de notre propre mémoire ou de la connaissance…”
Seule, mais toujours en communication… sauf avec l‘être disparu. Le film bascule lorsqu’elle commence à recevoir des messages qui semble venir de son frère…
Si le film est une réussite, c’est aussi parce que Kristen Stewart est une grande actrice qui tient le film de bout en bout…
Olivier Assayas : “Elle a inspiré le film. Après, je pourrai le raconter de plein de manières différentes mais la réalité c’est qu’elle a inspiré ce personnage, le film… Je pense qu’elle m’a aussi donné la capacité à le faire, c’est-à-dire que je crois que je ne me serais pas aventuré dans un projet, dans une histoire, qui a à voir avec le fantastique, avec l’invisible, où il y a des choses un peu abstraites que je suis obligé de manier. Et ça, je ne l’aurais pas fait si je ne savais pas que j’avais une comédienne qui ramène tout au réel, quelqu’un d’incroyablement réaliste, physique, matérialiste…”
Le film a reçu le Prix de la Mise en scène à Cannes en 2016. Sur les écrans français dès mi décembre, le film sort en ce moment un peu partout dans le monde.