Pas facile de parler devant un micro quand on a passé 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes, loin de la civilisation. Armel Le Cléac'h n'a pas tenu très longtemps avant de craquer, au moment de commenter sa victoire dans le Vendée Globe, jeudi après-midi. Le skipper de Banque Populaire, qui a bouclé son tour du monde avec quatre jours d'avance sur le record de François Gabart, "réalise qu'il a fait quelque chose d'énorme, c'est génial. Je n'ai rien lâché, pas un mètre. C'était..." Et puis les larmes prennent le dessus.
Après quelques secondes, il reprend ses esprits. "Je suis trop content. La météo n'a pas été facile, clairement. J'avais l'impression que tout était contre moi. Je me suis accroché. J'ai reçu beaucoup de soutien. On me disait de ne rien lâcher. J'y ai cru. La victoire, je ne l'ai entrevue que la nuit dernière", indique le vainqueur, balayant au passage sa réputation de Poulidor de la voile, après deux deuxièmes places dans l'épreuve.