Si le film est aussi étrange que son titre, autant vous prévenir, il ne prête pas à rire une seule seconde. Tout ici est noir de noir, du propos sur la cellule familiale à la photographie de Nicolas Guicheteau (fidèle du duo), en passant par la musique tantôt atmosphérique, tantôt inquiétante de Jef Mercelis (Komma, Voleurs de chevaux). Le casting est, lui aussi, atypique, mais fonctionne à merveille. Cécile De France (à contre-emploi dans son premier film belge) incarne Eva, une plongeuse de renommée internationale. L’Allemand Ulrich Tukur (prolifique dans son pays, connu chez nous pour son rôle d’officier nazi dans Amen de Costa-Gavras) incarne son père, qui est aussi un entraîneur tyrannique, prêt à tout pour “le bien” de sa championne. Sa composition glace le sang (lorsqu’il jure en allemand, personne ne bouge). La Hollandaise Tamar van den Dop incarne la belle-mère, à la passivité coupable.
Après un accident lors du championnat du monde, Eva reste dans le coma pendant quinze jours. À son réveil, quelque chose a changé, un lourd mystère s’est abattu sur la famille. Le grand frère d’Eva, Mathias, artiste contemporain incarné par Bouli Lanners (acteur de comédie et réalisateur d’Ultranova) a disparu. Paul, le petit frère, apprend à Eva que Mathias était “fâché” et, devant le mutisme de son père, Eva commence à suspecter ce dernier. Et qui sont ces deux hommes qui semblent la pister et veulent récupérer la main de l’un d’eux ? C’est au cœur d’un véritable cauchemar que nous sommes conviés.
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