Dernier débat avant le deuxème tour de la primaire de la gauche, dimanche. Manuel Valls et Benoit Hamon ont affiché leurs différences. Ecologie, laïcité, travail, les sujets de discorde ne manquent pas. Pendant deux heures, les deux hommes ont défendu pied à pied leur vision de la gauche tout en ayant visiblement à coeur, après les joutes violentes des derniers jours, de ne pas donner le sentiment d’incarner deux gauches “irréconciliables”.
Quand Benoît Hamon développe l’idée d’un revenu universel, Manuel Valls y voit une mesure pour “faire rêver”. Être le candidat de la réalité, celui qui connait les défis à relever pour la France mais surtout les moyens qu’elle peut se donner, c‘était le positionnement de Manuel Valls.
Le thème du travail, qui a ouvert la soirée, a donné le ton pour la suite. “Je ne veux pas d’une vision disant au fond le travail disparaît, on s’y résout, et après tout on partage”, a lancé M. Valls dès les premières minutes, accusant son adversaire de porter “un “message de découragement” et “d’abdication” sur le chômage avec sa proposition d’un revenu universel, toute en reconnaissant sa “cohérence”.
Benoît Hamon, qui défend notamment la semaine de 32 heures, a souligné son “désaccord important avec Manuel Valls”, lui reprochant de n’avoir à opposer aux “études” sur l’impact du numérique sur le travail que sa “foi” et sa “croyance”.
La discussion s’est envenimée sur le sujet de la laïcité et du voile islamique, thèmes chers à Manuel Valls.
“Notre rôle, c’est de ne jamais stigmatiser. Mais c’est de dire à ces femmes et ces jeunes filles, qui vivent cet ordre machiste que nous sommes là pour les aider à s‘émanciper”, a exposé l’ancien ministre de l’Intérieur, après avoir taxé cette semaine d’“ambiguë” la position de M. Hamon sur l’islamisme radical.
Le débat a tourné à l’avantage de M. Hamon, si l’on en croit un sondage Elabe pour BFMTV réalisé auprès de 1.215 téléspectateurs et publié aussitôt après : 60% ont jugé le député de Trappes plus convaincant que son rival (37%). Une proportion sensiblement identique chez les sympathisants de gauche (61% contre 36%).
Avec AFP