En 1814, Hokusai dessine "Le Rêve de la femme du pêcheur", une shunga (estampe érotique) dans laquelle deux pieuvres enlacent sensuellement une femme. L'auteur japonais était loin de s'imaginer que près de deux siècles plus tard, cette estampe donnerait lieu à l'une des déviances les plus étranges – mais aussi les plus populaires – au Japon : le shokushu.
Soit le sexe à base de tentacules. Si l'industrie du porno nippon s'est plus ou moins positionnée sur cette niche "tentacle porn", certains ont littéralement bâti une carrière là-dessus. C'est notamment le cas de Toshio Maeda, pionnier du genre et auteur controversé du manga "Urotsukidoji", dans lequel des humain(e)s se font attaquer par des démons aussi tentaculaires que vicieux. Mais où ce fantasme si particulier trouve-t-il sa motivation ?
D'aucuns y voient une signification métaphysique empreinte de shintoïsme. D'autres, un simple moyen de contourner un régime de censure japonais des plus puritains. Agnès Giard, journaliste et écrivaine spécialiste des questions de la sexualité au Japon, auteur du blog "Les 400 culs" sur Libération ; Jizzkov, journaliste du Tag Parfait ainsi que Julien Lada, journaliste pour Première nous aident à faire la lumière sur un phénomène culturel déconcertant.