Le Taichi ou Taiji est une pratique essentielle des arts martiaux chinois, appelé également Kungfu ou Wushu. Cette pratique particulièrement lente renforce la structure tendineuse, améliore la coordination et l’équilibre au moment des transferts de poids. Elle permet à l’élève de prendre conscience de sa structure au moment de l’exécution des mouvements, et des subtilités des techniques de combat. L’objectif est d’apprendre à exécuter un geste dans son plus petit détail, en restant le plus relâché possible, tout en coordonnant sa respiration. A un niveau plus avancé (ou dans un combat) les techniques sont évidemment réalisées à vitesse réelle, c’est à dire avec la plus grande vélocité et la plus grande précision. Mais il faut plusieurs mois de pratique pour arriver à ce résultat. L’élève commence donc par l’approche Yin, lente, douce et fluide, pour lui adjoindre au fil des mois l’approche Yang, plus réaliste, plus rapide, avec des impactes de plus en plus durs. Chacun peut donc trouver son compte dans cette pratique, selon ses objectifs, qu’ils soient tournés vers la santé et le bien être, l’épanouissement personnel et la confiance en soi, ou la performance physique et le combat.
On distingue aujourd’hui 5 grands styles de Taichi Chuan (taiji quan). A l’école de Kung Fu AAMTC, le style Yang (le plus répandu) est enseigné au fil de la progression avec le style Chen (le style originel dont sont issus tous les autres). Il est proposé également la pratique à deux des formes Yang, très peu répandu en Occident mais plus proche des origines martiales du Taichi Chuan.
A travers des enchaînements de mouvements lents du Taichi Chuan, le pratiquant apprend à se détendre (physiquement et mentalement) tout en prenant conscience de son énergie interne ou Chi (Qi).
Il apprend également le sens martial de ses techniques, afin d’obtenir une gestuelle pleine de sens, précise et efficace.
A l’école de Kung Fu AAMTC, l’élève abordera successivement différentes étapes techniques qui le conduiront vers une pratique et une compréhension complète du Taichi Chuan :
- Des exercices simples destinés à apprendre à respirer correctement, à mobiliser son Chi (Qi) et le faire circuler, à relaxer son corps, à coordonnéer le mental et le physique.
- Des séquences de mouvements : les exercices précédents sont effectués en se déplaçant, en une suite ininterrompue de mouvements liés.
- Tui Shou (« les poussées de mains ») : exercices à deux spécifiques du Taichi en prenant contact avec une ou deux mains. Les « poussées de mains » visent à développer la capacité à adhérer au mouvement de l’adversaire sans lui opposer de force, à absorber l’attaque adverse en la déviant, à « émettre l’énergie » (fajing) sur le point le plus faible de l’adversaire en tirant partie du déséquilibre de celui-ci. Le Tui Shou est donc un concept plus près des origines martiales des premières formes du Taichi Chuan et qui permet de s’entrainer sans blesser son partenaire.
- San Shou (« disperssion des mains ») : exercices dans lesquels deux élèves avancés s’affrontent librement dans l’esprit du Taichi Chuan (taiji quan) en respectant les règles du style.
- Pratique du Taichi avec des armes (épée, sabre, bâton, éventail…).
Avant de devenir un art martial, le Tai Chi Chuan est d’abord un Chi Kung complexe en mouvement. D’ailleurs le Taichi Chuan est parfois appelé « méditation en mouvement » ou « yoga dynamique ». Le travail lent et répétitif du Taichi, permet d’améliorer peu à peu le fonctionnement du corps humain en produisant un effet durable contre les réactions physiques et mécaniques engendrées par le stress.
Exercices à deux spécifiques à la pratique du Taichi Chuan (taiji quan), les « poussées de mains » (Tuishou) visent à développer certaines qualités : capacités à adhérer au mouvement de l’autre sans lui opposer de force, à absorber l’attaque adverse en la déviant, à « émettre l’énergie » (fajing) sur le point le plus faible de l’adversaire en tirant parti du déséquilibre de celui-ci.
Le Taichi Chuan permet de se défendre sans forcément blesser l’adversaire.
Le Tuishou est avant tout un mode d’approche de contact et de combat inédit dans les arts martiaux face à un adversaire où souplesse et utilisation de la force de l’autre sont toujours présentes.
La finalité des Tuishou peut être une poussée, mais aussi un Chin Na (qin na), une frappe ou bien encore une projection.
Le Tuishou se pratique dans le cours du mercredi soir de Taichi Chuan de l’école de Kung Fu AAMTC.