Animaux. Les produits antipuces dangereux pour la santé des enfants ?

Comme leurs maîtres, les animaux domestiques traités avec certains produits anti-parasites seraient exposés à la tétraméthrine, la perméthrine ou le fipronil. Ce dernier neurotoxique est particulièrement dangereux pour les enfants, chez qui il est susceptible de perturber le développement neurologique. Certains spécialistes en appellent à une action des autorités sanitaires.

Certains produits antipuces utilisés pour traiter les animaux de compagnie contiendraient des substances dangereuses pour leur santé. Mais aussi pour les enfants en contact avec les chiens ou les chats.

Grâce aux sprays, gouttes et autres colliers, les poils de nos compagnons à quatre pattes sont délivrés de leurs puces et de leurs tiques. Toutefois, ces produits sont susceptibles de présenter des traces de tétraméthrine, de perméthrine ou de fipronil, qui peuvent entrer dans la composition des traitements, révèle Libération samedi 7 avril.

Possiblement cancérigène
Cette dernière substance neurotoxique est donc présente dans certains intérieurs et dans le pelage des animaux que caressent les enfants. Elle est pourtant interdite d’utilisation en France dans le secteur agricole depuis 2004, rappelle le quotidien.

Le fipronil, auquel les parasites des animaux sont désormais résistants, a également été classé comme cancérigène possible par les autorités sanitaires américaines. Et une étude a montré en mars dernier que le produit causait chez les rats des modifications cérébrales semblables à celles observées dans les cas de maladie d’Alzheimer.

Des conséquences sur le neuro-développement
Un rapport publié par l’association Générations futures en 2014 a noté que les enfants des familles possédant des chiens ou des chats traités contre les parasites présentaient une exposition au fipronil « très importante ». La situation inquiète les spécialistes. « Plus on est exposé jeune à cette molécule, plus cela peut avoir des conséquences sur le neuro-développement, car c’est pendant la grossesse et les premières années que se construisent le système nerveux et le cerveau. Et je ne parle même pas de la santé des animaux domestiques », alerte Jean-Marc Bonmatin, toxicologue et chimiste.

Pour le chercheur, le législateur doit se demander « s’il ne serait pas temps de réévaluer l’autorisation du fipronil dans les produits pour animaux domestiques ». L’enseigne Botanic, elle, a tranché. Les traitements antipuces à base de tétraméthrine, de perméthrine ou de fipronil ont été enlevés des rayons et les clients en ayant précédemment acheté peuvent les rapporter en magasin.