Mort d’un ado breton. Ces défis dangereux sur Internet qui inquiètent.
La semaine dernière, en Ille-et-Vilaine, un jeune de 14 ans a été retrouvé mort dans sa chambre. Pour son père, il ne s’agit pas d’un suicide, mais la conséquence d’un challenge lancé sur Internet.
Son père en est persuadé. « Mon fils de 14 ans ne s’est pas suicidé. Il avait plein de projets. » Le 14 octobre, dans une commune près de Rennes, cet homme découvre son fils pendu dans sa chambre. Pour lui, l’adolescent a été victime du « Momo challenge ». Un défi qui, depuis juillet 2018 en France, se répand tel un virus notamment sur l’application WhatsApp. Ce « jeu » serait parti d’Asie avant de gagner le reste du monde.
Les adolescents reçoivent des messages leur demandant d’accomplir des défis souvent dangereux sous peine d’être harcelés. Ce qui peut s’apparenter à une véritable pression psychologique. Un danger qu’avait d’ailleurs pointé, avant la rentrée, Gabriel Attal, qui était alors le député LREM, en alertant le ministre de l’Intérieur.
Les parents de l’adolescent décédé ont saisi la justice. Le procureur de Rennes, Nicolas Jacquet, a décidé d’ouvrir une enquête « pour déterminer les circonstances du suicide », voire « de provocation au suicide sur mineur de 15 ans » . Reste que prouver la causalité de ce challenge dans ce décès s’annonce comme une enquête très difficile. L’ordinateur et le téléphone mobile de l’adolescent vont donc être expertisés.
Sur les réseaux sociaux
Depuis quelques années, ces challenges se multiplient sur les réseaux sociaux, dont Facebook. Le principe est toujours le même. Une personne reçoit le défi par un groupe d’amis et a 24 heures pour le réaliser en se filmant et en postant la vidéo sur les réseaux.
Très récemment, les autorités de sécurité routière ont mis en garde contre le #InMyFeelingsChallenge. En résumé, sortir de sa voiture en marche et danser à côté sur la musique de Drake. Forcément dangereux.
En 2014, c’est le Neknomination qui avait défrayé la chronique. La personne choisie devait boire cul sec une grande quantité d’alcool avant de choisir deux autres victimes.
On peut également citer le Bee challenge. Des filles devaient se filmer seins nus avec leur soutien-gorge sur les yeux ! Et évidemment publier leur image sur les réseaux.
À chaque fois, des pratiques qui peuvent s’avérer dégradantes et faire courir des risques parfois mortels. D’où viennent-elles ? Leurs auteurs n’ont jamais été identifiés. Ont-elles déjà entraîné des décès ? Très peu de cas ont vraiment été recensés car prouver leur causalité directe s’avère très difficile.