Jeunet & Caro un reportage de Valerio TRUFFA

Valerio Truffa 2019-01-13

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Après la Halle Saint-Pierre, à Paris, l'exposition dédiée au matériel cinématographique de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet a pris ses quartiers dans le musée du Vieux-Lyon, il y a quelques semaines. Et qui mieux que Dan Ohlmann pour accueillir les trésors de ce duo en or, lui qui loge avec tendresse la reine Alien depuis 2014 ? Pour le propriétaire du Musée cinéma et miniature de Lyon, c'est un rêve qui se réalise après plusieurs mois d'attente et de préparation. On le comprend aisément, tant l'œuvre des deux artistes invite à l'onirisme et à l'émerveillement.

Gadgets délirants, acteurs à tronche, photos sépia... Reconnaissable par tous, l'univers « Jeunet-Caro » transporte les spectateurs dans un monde prolifère, où la poésie, le fantastique et l'absurde s'entremêlent à foison. Potes depuis quarante ans, les deux compères ont usé de leur formidable complémentarité (dessins pour l'un, mise en scène pour l'autre) pour créer un microcosme bien à eux, identifiable dès le premier coup de rétine. De leurs collaborations sont nés des courts-métrages à la beauté poétique et singulière (Le Manège, Le Bunker de la dernière rafale), avant que leur premier long – le cultissime Delicatessen – n'explose sur grand écran, suivi par le non moins cultissime La cité des enfants perdus. Depuis la paire s'est dissociée, permettant à chacun d'explorer son propre chemin : Jeunet avec le succès qu'on lui connaît (Alien la résurrection, Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, Un long dimanche de fiançailles, etc.), Caro du côté de la création de clips et courts-métrages, en passant par la réalisation de Dante 01.

Autant d'œuvres pensées comme des contes de fée, où les objets ont – et continueront d'avoir – le premier rôle. « Leone, Fellini… Les grands réalisateurs d'antan savaient faire avec tout. Comme eux, on a toujours eu ce côté artisan. Au début, on fabriquait tout nous-même… », explique Jean-Pierre Jeunet, présent lors de l'inauguration et qui, spécialement pour l'exposition, y est même allé de sa petite création personnelle (« Bestioles », inspirée de l'œuvre de Jephan de Villiers).

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