Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, aux Pays-Bas, vont faire appel de la décision rendue, mardi 15 janvier, concernant Laurent Gbagbo. L’ancien président ivoirien a été acquitté de toutes les charges de crimes contre l’humanité retenues contre lui après les violences post-électorales en Côte d'Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011.
« L’accusation […] a déterminé son intention de faire appel de la décision » d’acquittement de Laurent Gbagbo. Dans un document consulté, ce mercredi, par l’Agence France Presse (AFP), les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, aux Pays-Bas, vont faire appel de l’acquittement de l’ancien président de Côte-d’Ivoire.
L’ex-dirigeant africain, âgé de 73 ans, a été acquitté de toutes les charges de crimes contre l’humanité retenues contre lui après les violences post-électorales en Côte d'Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011. Tout comme son ancien allié, Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, âgé de 47 ans. Leur remise en liberté immédiate a été ordonnée avec leur acquittement.
Remise en liberté suspendue
Cette remise en liberté a toutefois été suspendue dans l’attente d’une audience qui a débuté ce mercredi à 10 h, au cours de laquelle les procureurs pourront faire part de leurs objections. Dans leur requête, les procureurs affirment qu’il existe des « raisons exceptionnelles » de s’opposer à la libération inconditionnelle de Laurent Gbagbo, évoquant un « risque concret » que ce dernier disparaisse dans l’éventualité où le procès se poursuivrait. Ils ont cependant déclaré qu’ils accepteraient une remise en liberté dans un pays membre de la CPI -exceptée la Côte d'Ivoire - « si le risque de fuite peut être atténué en imposant une série de conditions ».
Premier ancien chef d’État à avoir été remis à la CPI, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois.