Dans un entretien accordé aux Échos et à l’AFP ce jeudi, depuis le parloir de sa prison, Carlos Ghosn a accusé certains cadres de Nissan de « sortir des faits de leur contexte » afin de « nuire à sa réputation ».
Carlos Ghosn, bâtisseur de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, a affirmé jeudi à l’AFP et aux Échos que Nissan cherchait à « détruire sa réputation » alors qu’il voulait aller plus loin dans l’intégration des trois groupes.
« L’objectif était clair et il y avait une résistance dès le début », a expliqué Carlos Ghosn lors d’un entretien dans un parloir du centre de détention de Kosuge à Tokyo où il est incarcéré depuis le 19 novembre, en se demandant pourquoi il était « puni avant d’être déclaré coupable ».
« Trente minutes par jour pour sortir sur le toit »
Il assure qu’il se retrouve « face à une armée de gens qui ne cessent de [lui] jeter des horreurs à la tête » et reproche à certaines personnes, chez Nissan, de « sortir énormément de faits de leur contexte ». Il ajoute que « chez Nissan, les gens qui sont au cœur des accusations sont aussi ceux qui font l’enquête. Ce sont des personnes qui étaient très profondément impliquées dans les affaires légales de Nissan. C’est tout de même très surprenant. Alors que moi, on me nie toute opportunité de bien me défendre. »
Carlos Ghosn a également fait part de ses conditions d’incarcération, particulièrement strictes. « Quand je dors la nuit, la lampe est toujours allumée. Je n’ai même pas de montre. Pas de notion du temps. J’ai seulement trente minutes par jour pour sortir sur le toit. L’air frais me manque tant. Oui je suis fort, mais je suis fatigué de tout ça », a-t-il expliqué.