Le journal Libération a annoncé la mise à pied « à titre conservatoire » d’Alexandre Hervaud et de Vincent Glad, suite aux révélations sur l’affaire de la « ligue du LOL. » Une décision qui intervient alors qu’une enquête interne doit être menée au sein de la rédaction.
La direction de Libération a annoncé lundi la mise à pied « à titre conservatoire » de ses journalistes Alexandre Hervaud et Vincent Glad dont les noms apparaissent dans une affaire de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux qui a éclaté ce week-end.
« On va mener une enquête interne pour voir ce qu’il en est exactement, ils sont suspendus à titre conservatoire le temps de cette enquête », a précisé le directeur adjoint de la rédaction Christophe Israël, indiquant que Libération allait « poursuivre son travail éditorial sur le sujet ».
C’est un article du site de fact-checking de Libération CheckNews ce vendredi 8 février, qui a mis au jour l’existence d’un groupe Facebook privé baptisé « Ligue du LOL », regroupant une trentaine de journalistes et communicants, accusés d’avoir cyberharcelé d’autres journalistes et blogueurs, notamment des femmes et des militantes féministes, au début des années 2010.
Parmi les victimes, la vidéaste Florence Porcel a raconté qu’outre un « harcèlement en groupe sur Twitter », et un canular téléphonique humiliant mis en ligne où l’un d’eux se faisait passer pour un recruteur, les harceleurs étaient venus « physiquement » la voir sur son lieu de travail.Le blogueur Matthias Jambon-Puillet a pour sa part raconté dans un long texte publié sur le site Medium, des insultes anonymes sur lui et son travail, des « enregistrements sarcastiques », des photomontages dont un pornographique envoyé en son nom à des mineurs.
Certains mis en cause ont présenté leurs excuses
Parmi, les personnes identifiées, ayant été actives dans ce groupe, son créateur, Vincent Glad, pigiste pour Libération, ou encore David Doucet, rédacteur en chef web des Inrocks et Christophe Carron, rédacteur en chef chez Slate.fr. Une liste de noms de personnes ayant appartenu à ce groupe circulait également sur Twitter.« Je présente mes excuses aussi sincères que tardives aux personnes qui, à un moment ou à un autre, ont été blessées par mes mots en quasi 11 ans d’activité sur Twitter », a écrit Alexandre Hervaud dans un long texte publié sur le réseau social.
Deux membres du gouvernement ont réagi à cette affaire : Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité, qui a rappelé qu’une loi condamnait désormais le cyberharcèlement et évoqué la possibilité d’étudier l’allongement des délais de prescription (les faits sont prescrits)« Cette #LigueDuLOL, c’est l’histoire de losers, des mecs qui se gargarisaient de pouvoir se moquer d’autres personnes. Sauf que ces moqueries ont eu un impact dans le réel », a condamné de son côté le secrétaire d’État au numérique Mounir Mahjoubi, dimanche sur BFMTV