Depuis le début de la crise des Gilets jaunes, l’ancien secrétaire d’Etat au Numérique affiche beaucoup d’empathie pour le mouvement. Mais qu’en pense le candidat à la mairie de Paris ? «Je n’ai jamais été un soutien du mouvement mais au sein du gouvernement, je voulais qu’on soit capable d’entrendre le message passé par une partie des Français. Aujourd’hui, je suis très attentif et très engagé pour attérir sur ce grand débat.»
Justement, dans sa restitution, le Premier ministre brandit l’exaspération fiscale comme l’une des principales préoccupations des Français. Ce que confirme Mounir Mahjoubi, estimant qu’«il y a trop d’impôts pour trop de monde, et qu’on ne comprend pas à quoi ils servent (...) Il y a un grand manque de clarté sur le lien entre l’impôt collecté et l’impact dans nos vies (...) A l’issue de ce grand débat, il faudra baisser l’impôt pour beaucoup de Français».
Après l’annonce du lancement d’une procédure de référendum d’initiative partagée (RIP) contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), plusieurs ministres pointent du doigt «une démarche politique». Pour sa part, l’élu du 19ème arrondissement de Paris dénonce «beaucoup de fantasmes chez ceux qui sont contre cette privatisation». Il ajoute: «L’Etat doit être actionnaire lorsque c’est stratégique et nécessaire. ADP c’est stratégique, mais je crois pas que ce soit nécessaire (...) Je suis pour la privatisation mais avec des règles strictes et précises en face». Il s’agace d’une «conjugaison des ’contre’ qui n’a aucune construction commune sur la vision depuis dix ans sur ce sujet, et qui ont décidé de s’unir pour mettre fin à un projet qui libèrerait plusieurs milliards d’euros dans l’investissement innovant.»
Patrick Devedjan, président des Hauts-de-Seine, défend l’idée que les départements doivent prendre une participation dans ADP. Paris également ? «Surtout pas ! L’argent de la ville de Paris doit aller dans le logement, le cadre de vie, le lien avec ceux qui habitent autour, etc.» Et d’ajouter qu’«ADP est aujourd’hui une entreprise rentable qui n’a pas besoin de l’argent de l’Etat, qui est l’argent des Français.»
A propos des élections municipales à Paris, Mounir Majoubi assure qu’«LREM ira jusqu’au bout et mènera une campagne d’ouverture envers ceux qui souhaitent une alternative à Paris, des écolos jusqu’au centre droit (...) Ce ne sera pas une campagne En Marche !» Mais qu’est-ce qui lui permettra de l’emporter face à ses adversaires de La République en marche ? «Paris doit donner sa chance à tous (...) Priorité sur le logement social et le parc privé. Paris a très mal utilisé l’investissement privé pour améliorer le logement (...) Je crois très fort aux micro-quartiers, je veux le Paris des 240 quartiers. Anne Hidalgo a tout échoué sur le très local. Aujourd’hui, la propreté à l’échelle d’un quartier, c’est de l’industrie, on n’a pas d’interlocuteur».
Benjamin Griveaux est-il le candidat du Président ? «Emmanuel Macron et En Marche ont choisi de traiter tous les candidats de la même manière. Le choix sera très simple, on va regarder ce qu’il se passe et à la fin on se rassemblera», conclut Mounir Mahjoubi.