C’est une main tendue plutôt inattendue qui permet à La France insoumise (LFI) de réaffirmer sa centralité à gauche.
Mercredi dans une longue interview à Libération, Jean-Luc Mélenchon a proposé la construction d’une « fédération populaire » en vue de futurs mouvements sociaux et écologiques mais, surtout, des prochaines élections.
C’est la deuxième fois en un an que le chef de file de LFI ouvre la porte à des discussions avec le reste de la gauche. Après l’appel à un nouveau « Front populaire » l’année dernière, Jean-Luc Mélenchon veut désormais donner un enjeu supplémentaire au scrutin européen, en demandant en substance aux électeurs de gauche de porter la liste insoumise à la première place et lui redonner ainsi un mandat pour porter un projet d’alternative dans les urnes et dans la rue au président de la République.
L’objectif est multiple : d’une part, battre en brèche les accusations de sectarisme ; de l’autre, pousser les uns et les autres à se prononcer, encore une fois, autour du programme de LFI et surtout du soutien au mouvement des Gilets jaunes puisque la proposition de Jean-Luc Mélenchon esquisse un début de débouché politique à cette crise.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon espère également sortir par le haut des débats internes à son mouvement sur la stratégie politique à conduire. Il a d’ailleurs tenu hier soir à préciser sa pensée pour rassurer certains qui ont vu dans cette « fédération populaire » une manière de ressusciter un cartel de partis.
Pas d’union de la gauche donc, mais un label commun derrière lequel et au service duquel les partis de l’ancien monde comme les syndicats et les associations se rallieraient. L’idée a moyennement emballé les socialistes, pas plus que les écologistes qui ambitionnent eux aussi de présider à une éventuelle recomposition politique. Ce matin, Benoît Hamon a quant à lui salué cette main tendue et s’est dit ouvert aux discussion.
En l’état c’est bien le résultat des uns et des autres au scrutin du 26 mai prochain qui scellera le sort de cette proposition.