A en croire les sondages, les écologistes se trouvent au coude-à-coude avec La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon dans la course aux européennes. Est-ce important pour Yannick Jadot de se retrouver en tête à gauche ? «Pas particulièrement, assure-t-il. Moi, mon sujet, c’est le climat, la biodiversité, que l’Europe retrouve le courage de ses pères fondateurs. On voit bien que l’Europe est devenue technocratique et que ses institutions, pour beaucoup de ses concitoyens, sont devenues détestables».
Il ajoute : «Je ne suis pas dans le combat pour le leadership à gauche (…) L’important, c’est quel groupe va-t-on rejoindre, avec quelle cohérence, pour quel projet. Je ne fais pas de la politique française quand je fais une élection européenne ! (…) Je trouve ça terrible qu’on parle d’un référendum pour ou contre Macron. En Europe, il y a Salvini, Orban… Les extrêmes droites sont partout, il y a l’urgence sociale, démocratique et d’un seul coup, pour cette élection essentielle pour l’avenir de l’Europe, du climat (…) on ferait de la petite politique nationale ? Le scrutin européen ne peut pas être un scrutin intermédiaire de la politique française».
Les Gilets jaunes et leur pragmatisme ont-ils fait du mal aux Verts ? «Je ne crois pas, non. Les revendications des Gilets jaunes tournent autour de la fracture sociale, territoriale et démocratique.»
Emmanuel Macron a annoncé des engagements, signés par d’autres pays européens, sur le «verdissement de l’économie». «Ce sont des mots, dénonce Yannick Jadot. Il n’y a rien de nouveau dans le discours. Ce qu’il faut, ce sont des actes».