Les relations entre la France et l’Allemagne ne sont pas au beau fixe, à en croire Angela Merkel, qui évoque des «confrontations». «Visiblement, les rapports sont assez étranges, confirme notre invité. Cela n’a jamais été un long fleuve tranquille mais il y a eu des rapports dans la continuité extrêmement positifs et c’est ce qui entraîne l’Europe ! Il suffit de voir tous ceux qui ont tenté de faire autrement et qui n’ont pas réussi (…) Si on ne joue pas la carte de l’Allemagne, ça se passera mal pour l’Europe !».
Il ajoute: «Il y a une divergence sur beaucoup de sujets entre les deux pays, continue l’élu, pour beaucoup de raisons comme les relations avec les démocraties de l’est, des raisons économiques aussi, comme le rôle et la place de l’Allemagne dans le commerce international. L’Allemagne, moins exposée, est prête à céder beaucoup plus que la France à Trump, aux américains…»
Eric Woerth explique encore : «Par exemple, des intérêts divergent, souvent de courts termes. On parle souvent de l’industrie automobile allemande, mais nous aussi nous en avons une ! Et nous cédons parfois à l’essentiel. On voit bien que l’Europe n’a pas fait ce qu’elle devait faire dans le domaine de la recherche, elle devrait être plus puissante dans ce domaine-là !».
On se dirige doucement mais sûrement vers un Parlement européen qui sera un lieu de compromis avec des forces sociales-démocrates, de droite et probablement du centre qui vont chercher des majorités. Est-ce là ce qu’il faut ? «Non, répond sans détour notre invité. Au contraire, il faut un Parlement beaucoup plus structuré que cela. On voit que la liste de Nathalie Loiseau n’a pas d’existence européenne, on ne sait pas comment elle siègera ! Les Républicains, eux, on sait où ils habiteront, au PPE !».