Alors qu’Edouard Philippe s’apprête à prononcer son discours de politique générale, notre invitée explique : «La priorité, c’est les textes qui vont toucher directement la vie concrète des Français (…) Retraite, assurance-chômage, PMA. Ma priorité, c’est la réforme des retraites (…) La refonte de notre modèle social pour assurer la solidarité entre les générations (…) est essentielle pour la réussite du quinquennat».
Alors candidat, Emmanuel Macron affirmait que les retraités avaient été les gagnants de la répartition des richesses pendant des décennies et qu’il fallait qu’ils redonnent un peu aux jeunes. Une vraie défiance s’est alors installée du côté des retraités. Faut-il chercher à les reconquérir ? L’élue explique: «Il faut surtout reconquérir la confiance dans le système. Aujourd’hui, le système, qu’il soit des retraites, fiscal ou social, est illisible et produit des injustices. Il faut remettre cela à plat pour plus de justice».
Problème, au rythme actuel et sans réforme fondamentale, difficile d’imaginer un équilibre avant 2042… voire 2070 ! «Il faut supprimer l’ensemble des régimes spéciaux, préconise notre invitée, pour que les personnes soient à droit égal devant le régime de retraite. C’est fondamental. Pour parvenir à l’équilibre des retraites, il faut un système pilotable qui assure de la lisibilité, de la prévisibilité. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, ce sera le cas demain».
Au sujet de l’âge de départ à la retraite, Yaël Braun-Pivet explique: «Ce n’est pas pareil que de dire qu’il va falloir travailler plus longtemps et inciter les gens à le faire ou alors travailler plus longtemps et punir ceux qui travaillent moins longtemps ! Ce n’est pas la même philosophie (…) Pour moi, aujourd’hui, il ne faut pas changer l’âge de la retraite mais éventuellement, s’il faut, inciter les travailleurs à travailler plus longtemps».
Alors que la crise se développe dans les hôpitaux et en particulier dans les urgences, la présidente de la Commission des lois réagit: «Il faut à la fois des mesures de long terme et des mesures d’urgence. La ministre va communiquer plus longuement cette semaine dessus (…) Cette crise ne date pas d’hier (…) La ministre est extrêmement préoccupée par ces questions-là et a pris la mesure de la crise en ayant une vision de long terme sur ce que doit être le parcours de soin. Nous héritons d’une situation assez dégradée (…) et donc, malheureusement, nous n’avons pas de baguette magique, il faut agir sur tous les fronts, nous le faisons !».