La planète n’a jamais eu aussi chaud depuis 2 000 ans : c’est la conclusion - attendue - d’une équipe internationale de paléoclimatologues. Ils se sont basés sur une étude d’ampleur : 700 indicateurs climatiques qui démontrent que le réchauffement est inédit sur 98 % de la planète et il est bien dû à l’activité humaine.
Mais si 98 % de la planète commence à tirer la langue, ça signifie aussi que 2 % de la surface du globe est épargnée par cette évolution. Et ces 2 %, ils sont en Antarctique.
L’Antarctique c’est donc le continent glaciaire du pôle Sud, d’une surface de 14 millions de mètres carrés en moyenne. C’est aussi le continent le plus froid de la planète avec des températures moyennes entre -20 et -55. Et donc, contre toute attente, il est en partie épargné par la tendance globale au réchauffement.
Plus étonnant encore, sa surface glaciaire a en moyenne eu tendance à s’étendre en ce début de siècle. Elle a atteint son maximum jamais enregistré en 2014. Cette donnée elle fait les choux gras des climatosceptiques qui y voient l’occasion de remettre en cause le réchauffement climatique.
Sauf que c’est plus compliqué que ça. Tout d’abord, il faut dire que l’évolution de l’Antarctique est un peu un casse-tête pour les scientifiques qui n’ont à ce stade que des hypothèses pour l’expliquer.
L’une des plus souvent reprises, c’est celle du trou dans la couche d’ozone située au niveau de l’Antarctique et qui aurait en fait pour effet de refroidir la zone en orientant les vents. Ce trou dans la couche d’ozone, il a bien pour origine l’homme, avec son utilisation de chlorofluorocarbone très prisé dans l’industrie. Donc indirectement, l’humanité aurait trouvé un moyen de refroidir l’Antarctique. Deuxième hypothèse, la hausse des précipitations qui amène à refroidir la zone.
Et enfin, si sur l’ensemble de la durée d’étude l’Antarctique a pu sembler moins affectée par le réchauffement global, on observe que depuis 2014, la glace en Antarctique s’est mise à fondre de manière très accélérée, à peu près à la vitesse de l’Arctique au pôle Nord. Avec une perte de deux millions de mètres carrés entre 2014 et 2017, qui concerne surtout la calotte terrestre, la plus importante. Dans le même temps, le trou dans la couche d’ozone a plutôt eu tendance à se reboucher. Une bonne nouvelle pour l’ensemble de la planète qui paradoxalement, n’en est pas une pour les glaces en Antarctique.