Des terres malmenées, un dérèglement plus rapide que prévu, la nécessité de consommer autrement... Dans son dernier rapport rendu public ce jeudi, le groupe des experts du climat à l'Onu, le Giec, alerte sur la raréfaction des ressources mondiales à l'heure du réchauffement de la planète.
Lutter contre la dégradation des terres
Les hommes utilisent directement plus de 70% des terres émergées et non recouvertes par les glaces, indique ce rapport. Environ un quart de cette surface est dégradée par leurs activités.
L'expansion de l'agriculture et de la sylviculture et une augmentation des rendements ont permis de nourrir une population croissante, mais ont aussi entraîné une hausse des émissions de gaz à effet de serre, une perte d'écosystèmes et une baisse de la biodiversité. Le rapport insiste aussi sur la menace posée par la désertification.
Faire baisser les températures
La température moyenne mondiale sur les surfaces émergées augmente plus vite que la température globale, océans compris. Depuis la période pré-industrielle, elle a progressé «de 1,53°C», selon le rapport.
Ce réchauffement provoque une hausse de la fréquence et de l'intensité des canicules et des sécheresses. «Le changement climatique a déjà affecté la sécurité alimentaire», via des événements climatiques extrêmes, une diminution des récoltes dans certaines régions ou encore une productivité moindre des systèmes pastoraux en Afrique.
Mieux utiliser les terres
Le Giec a élaboré différents modèles pour imaginer comment limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ou bien en dessous de 2°C par rapport à la période pré-industrielle. Ils incluent des mesures d'atténuation basées sur les terres et des changements d'usage, combinant boisement et reboisement, mais aussi une déforestation réduite et des bioénergies.
Les solutions sont à chercher du côté d'une réduction du gaspillage alimentaire, un changement de régime alimentaire (ce qui permettrait de libérer des millions de km2 de terres d'ici 2050), une restauration des écosystèmes, une amélioration de la gestion des forêts, une hausse de la productivité alimentaire durable...
Consommer autrement
Des changements dans les modes de consommation seront nécessaires et peuvent être orientés par des choix politiques, selon le Giec. «Des régimes équilibrés reposant sur des aliments à base de plantes, tels que ceux basés sur les céréales secondaires, les légumineuses, les fruits et légumes, les fruits à coque et les graines et des aliments d'origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de gaz à effet de serre présentent d'importantes opportunités», selon le rapport. Bientôt tous végétariens ?