La planète financière vit en ce moment des périodes assez complexes avec une ambiance de taux d’intérêts à 0, voire moins. Les banques centrales ont baissé la rémunération de l’argent et, dans ces conditions, un certain nombre de banques allemandes qui ne sont pas les plus solides, ont décidé de faire payer des épargnants qui déposent de l’argent dans les banques. A raison ? «BNP Paribas ne taxe pas les dépôts de particuliers et n’a aucun projet en ce sens. C’est exclu pour les particuliers et je pense que toutes les banques sont dans des situations qui ne sont pas les mêmes», assure notre invitée.
Voilà des années que nous sommes dans un cycle de croissance très long, le plus long de l’histoire contemporaine. Beaucoup d’économistes disent que la crise est peut-être au coin de la rue… «Même s’il y a des indicateurs avec les incertitudes géopolitiques et économiques, il y a une épargne très importante qui se place. Les taux 0 font qu’il y a mécaniquement une sortie d’un certain nombre d’actifs qui se repositionnent sur d’autres actifs !».
Comment gère-t-on les portefeuilles dans ces cas-là ? «Jusqu’à maintenant, on a géré des portefeuilles avec une poche sans risque, explique Béatrice Belorgey, avec en France la particularité d’avoir du rendement dessus, et une poche risquée. On passe maintenant dans un nouveau paradigme avec plutôt une allocation vers des actifs liquides et des actifs illiquides. Les premiers sont risqués, ce sont plutôt une poche actions, tandis que l’horizon de placement sur les seconds est beaucoup plus long et l’espérance de rendement plus importante en conséquence».
Dans l’univers de l’assurance-vie, beaucoup d’assurances s’inquiètent de ces taux d’intérêts. Y a-t-il une menace sur l’assurance-vie ? «L’assurance-vie a vécu pendant un nombre d’années extrêmement important sur cette fameuse poche, un âge d’or très aidé fiscalement, qui permettait aux Français de placer de l’argent sans risque, avec un rendement. Je n’ai pas de doute sur le fait que, maintenant, les assureurs comme les banquiers distributeurs, vont trouver des solutions pour permettre aux épargnants de se positionner dans le nouveau paradigme !».
Concernant l’émergence des banques sur internet et leur concurrence, Béatrice Belorgey l’affirme : «Les banques sur internet proposent une gamme resserrée de services tandis que nous, nous proposons un éventail complet. Mais avec le digital, nos clients sont plus autonomes, il faut accompagner leur nouvelle façon d’épouser la banque !».