Depuis l'apparition du nouveau coronavirus 2019-nCoV en Chine, c'est comme un réflexe pavlovien, l'Occident rapporte la nouvelle épidémie à la grippe. Celle-ci ne fait-elle pas chaque année 9 000 à 15 000 morts en France, 290 000 à 650 000 dans le monde ? Tandis que le virus nCoV n'a pour le moment infecté « que » 15 000 personnes et tué « seulement » 304 patients, dont un seul hors de Chine, aux Philippines. Il s'agit, pour les experts, médecins et responsables occidentaux, de rassurer leur population. Mais cette comparaison entre la grippe et le coronavirus fait-elle le moindre sens ? Elle a le don d'énerver les vrais spécialistes, épidémiologistes autant que fins connaisseurs de la société chinoise. Rien n'indique que l'on se dirige vers un scénario catastrophe. Mais il ne faut pas pour autant verser dans l'excès inverse, et minimiser le nouveau virus. Cette propagation très rapide de l'épidémie explique les mesures draconiennes prises par les autorités chinoises : mise en quarantaine de l'ensemble du Hubei, soit près de 60 millions d'habitants.