Notre invité a durement interpellé le gouvernement hier, à l’Assemblée, sur l’extension de 5 à 12 jours du congé pour décès d’un enfant mineur – extension rejetée jeudi dernier par la majorité. «J’ai été très heurté par cette séance, confit-il, notamment par la position du gouvernement qui est resté inflexible sur cette question.»
A qui la faute ? «A la discipline, qui veut que lorsqu’un ministre se prononce, les membres de la majorité la suivent et s’enferment dans sa position.» Le député LR relève par ailleurs «quelques frictions» entre le pouvoir exécutif et la majorité qui donnent «une ampleur politique grave à la situation (…) Certains députés LREM que j’ai rencontrés sont très remontés contre Emmanuel Macron, explique-t-il.»
Cet incident est-il propre au fonctionnement de La République en marche ou consubstantiel à celui des instituions ? «Sur une question aussi sensible, je crois qu’ils auraient pu faire preuve de retenue, d’intelligence, en proposant une suspension de séance par exemple (…) Le texte n’était certes pas parfait, mais la majorité disposait de plusieurs instruments pour l’améliorer et cela n’a pas été le cas», regrette-t-il.
Et maintenant, que faut-il faire ? «Désormais la balle est dans le camp du Sénat, je compte sur le groupe LR pour amender le texte, sans nécessairement repartir de zéro. Nous devons laisser la main à Guy Bricout (UDI-Agir), à l’origine de la proposition et personnellement touché par le deuil d’un enfant. C’est une question de respect à son égard.»
Au sujet des retraites, que pense l’élu LR de la stratégie d’obstruction parlementaire déployée par La France insoumise, avec le dépôt de milliers d’amendements sur le projet de loi ? «Ce n’est pas la première fois que cela arrive, les Insoumis sont sur leur ligne, opposés fortement à cette réforme. Chez LR, nous préférons proposer un contre projet. L’obstruction parlementaire n’est jamais bonne, nos compatriotes sont conscients de la nécessité de prendre des mesures pour faire évoluer notre système de retraites.»
Au Havre, enfin, les élus LR qui souhaitent se présenter avec Edouard Philippe devront abandonner leur étiquette, alors même que le parti ne présentera pas de liste concurrente. La droite a-t-elle du mal à se positionner face au Premier ministre ? «Pas du tout, assure l’élu des Ardennes (…) Nos compatriotes votent pour une personne, pas pour une étiquette politique (…) J’aurais référé une liste LR au Havre, confie-t-il par souci de cohérence. Nous combattons la politique d’Edouard Philippe au Parlement, il faut être logique et avoir des candidats dans les grandes villes. Il faut reconnaître que c’est ennuyeux», conclut-il.