1 081 219 euros ! C’est la somme que réclame l’Assemblée nationale à François Fillon et son ancien suppléant au Palais Bourbon, Marc Joulaud, comme l’a révélé BFMTV. L’institution a décidé de se porter partie civile dans le procès du couple Fillon, qui s’ouvre lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.
Le montant correspond aux salaires versés par l’Assemblée, charges comprises, à Pénélope Fillon par ses deux employeurs, François Fillon et Marc Joulaud donc. Une “réparation des dommages subis”, dixit la questure de l’Assemblée nationale, dans l’hypothèse, évidemment, où le tribunal reconnaît l’infraction.
A l’Assemblée nationale, on craint le retentissement de ce procès hors norme. Parce qu’il jette le discrédit sur les 2 000 collaborateurs parlementaires que compte l’Assemblée et le Sénat à l’heure où l’antiparlementarisme semble plus grand que jamais.
Sous le précédent quinquennat, au moins 162 députés et sénateurs employaient un membre de leur famille. Exit cette pratique. Depuis la loi sur la confiance de la vie publique votée à l’été 2017 par la République en marche, il est interdit pour les parlementaires d’embaucher un membre de leur famille. Suite à son adoption, 42 collaborateurs avaient dû quitter leur poste.
Loin des fantasmes, les collaborateurs parlementaires ne sont pas payés à rien faire. Chaque député dispose d’une enveloppe de 10 581 euros qu’il peut répartir entre ses collaborateurs à l’Assemblée nationale et ceux dans sa circonscription. Le salaire net moyen d’un collaborateur parlementaire est de 2185 euros. Rien de très exorbitant pour ce travail de l’ombre, parfois ingrat, et pourtant indispensable à tout député.