Alors que la dernière fermeture totale des écoles françaises (en dehors des grèves) remonte à la dernière guerre mondiale, le ministre de l’Éducation nationale doit organiser au mieux ce qui pourrait se transformer en un gigantesque chaos. Son message est simple : « La période qui s’ouvre n’est pas une période où les enfants ne doivent pas travailler, au contraire, ils sont en situation de continuité, simplement, les modalités évoluent. » « Il n’y aura pas de fermeture généralisée des écoles en France, comme on a pu le voir dans d’autres pays d’Europe », a dit Jean-Michel Blanquer. « Cette décision a été prise sur des bases scientifiques et sanitaires, et sur les toutes dernières informations remontées en fin de la journée », raconte un conseiller du ministre, qui ne veut pas en dire plus. Les écoles sont certes fermées. Mais les cours se poursuivent. Cette « continuité » repose d’abord sur le Cned (Centre national d’enseignement à distance) et sa plateforme numérique. Les conseillers du ministre affirment que quatre semaines de cours et de modules par niveau scolaire dans toutes les matières sont d’ores et déjà à disposition des enseignants et des élèves. Jean-Michel Blanquer et ses services assurent avoir aussi mis au point des dispositifs destinés à fournir des supports papier aux enfants dénués de connexions Internet ou de matériel informatique. Les directeurs d’école, de collège et de lycée ont pour mission d’animer leurs équipes pédagogiques pour répondre à leurs élèves par téléphone, guider les moins familiers avec les outils.