"Au royaume des fauves" est la série à regarder pour de nombreux Américains, confinés à cause du coronavirus, et captivés par l'histoire d'un fantasque patron de zoo condamné pour avoir voulu faire tuer une militante de la cause animale au passé trouble. Ce documentaire en sept épisodes, en tête des oeuvres les plus regardées sur Netflix aux Etats-Unis depuis sa sortie le 20 mars, est un mélange entre "Planète animale" et "Breaking Bad".
Il retrace la vie de l'excentrique "Joe Exotic", 57 ans et de son vrai nom Joe Maldonado-Passage, amoureux des grands fauves et propriétaire d'un zoo dans l'Oklahoma où il élève tigres, lions et autres panthères. Celui qui se surnomme le "Roi des Tigres" (Tiger King, titre original de la série) arbore une coupe mulet peroxydée, une moustache en fer à cheval et de multiples boucles d'oreille.
Ouvertement homosexuel (il a "épousé" deux hommes lors d'une cérémonie à trois), il a amassé une petite fortune grâce à son zoo ouvert en 1999, son élevage et la vente pas toujours légale de ses animaux, avant de tout perdre dans un imbroglio de poursuites judiciaires, d'incendies d'origine inconnue et de campagnes politiques ratées. Jusqu'à fomenter l'assassinat de son ennemie intime Carol Baskin, défenseuse des animaux qui s'est jurée de mettre le zoo en faillite. - Anti-héros ?
"Au royaume des fauves" commence et se termine dans une prison de l'Oklahoma, où Joe Exotic purgeait une peine de 22 ans de réclusion. Il a été transféré la semaine dernière au Texas, où il a été mis à l'isolement après avoir contracté le Covid-19, selon son mari Dillon Passage. Mais son histoire, suivie comme de la télé-réalité avec ses explosions de violence et ses retournements de situation au milieu des fauves, ont fait de Joe Exotic une espèce d'anti-héros national.