Retrouvez Désintox du lundi au jeudi, dans l'émission 28 minutes sur Arte, présentée par Elisabeth Quin.
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L'épidémie qui frappe le monde et la France est cause d'inquiétudes, mais aussi, parfois, de lectures complotistes. Il y a quelques jours à Marseille, l'infectiologue Didier Raoult a présenté des résultats encourageants quant à un possible traitement du Covid-19 par l'hydroxichloroquine, un antipaludique bien connu pour lequel le ministre de la santé Olivier Véran a autorisé des essais cliniques.
Mais certains internautes ont tout de suite noté que cette molécule venait d'être classée par un arrêté du 13 janvier sur la liste II des substances vénéneuses. Et de s'indigner ou de s'étonner : "Très curieux qu’un médicament en usage depuis des années, ait été rendu plus difficile d’accès juste au moment où l’épidémie de Covid-19 a éclaté". D'autres sites parlent de "timing troublant".
Tout d'abord, la liste des substances vénéneuses rassemble des médicaments qui ne peuvent être obtenus que sur présentation d’une ordonnance. Elle empêche l'automédication, sans empêcher l'utilisation des molécules pour les traitements.
L'inscription sur cette liste se fait sur proposition de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Et c'est ce qui s'est passé dans le cas de la molécule, bien avant que la crise du Covid-19 n'éclate. L'agence a estimé, au nom d'une volonté d'harmonisation, que l’hydroxychloroquine devait être rangée dans la même catégorie que la chloroquine, très proche, qui figurait déjà sur la liste en raison de son potentiel génotoxique.
Ce processus a été lancé dès 2018, a avancé à l'automne 2019. Et s'il n'a abouti qu'en janvier dernier, cela n'a donc rien à voir avec la propagation du Covid-19 à ce moment-là. Cela n'empêchera par ailleurs la possible utilisation de la molécule contre l'épidémie, si son efficacité était confirmée. Sauf par automédication. Laquelle est de toute manière formellement déconseillée.