Pascal Canfin, député européen LREM, est l'invité de Questions Politiques.
La France est-elle prête à se déconfiner le 11 mai ? "Aucun pays n’est prêt par construction à affronter quelque chose qu’il n’a jamais affronté par le passé. C’est à chacun d’entre nous d’être responsable, prudent. On va écrire l’histoire", répond Pascal Canfin. L'eurodéputé rappelle qu'à cette heure, "personne n’a de solution magique". "Le vaccin, il va falloir encore des mois avant le trouver. Durant cette période intermédiaire, il va falloir s’acclimater de ces nouvelles obligations sociales".
Pascal Canfin souligne qu'il est malaisé de comparer la gestion de la crise des différents pays européens, chacun ne comptant pas de la même façon les morts du Covid-19. "À statistiques non comparables, on est le 4e pays européen le plus touché", déclare-t-il. "Cette réalité s’explique par le fait qu’il y a eu quelques foyers dans l’Oise, dans le Grand-Est, qui ont fait que deux ou trois régions ont été sur-touchées. C’est ce qui explique que la France est très au dessus de la moyenne européenne."
Alors qu'Air France va bénéficier d'un prêt de 7 milliards d'euros de la part de l'État, les garanties exigées sont-elles suffisantes ? "Les intentions sont là, en revanche les modalités concrètes ne sont pas encore négociées et mises en place", estime le député européen. "Nous devons négocier avec les entreprises qui vont être le plus soutenues par l’Etat et celles qui sont les plus impactantes sur les enjeux climatiques pour qu’il y ait des contrats de transitions écologiques négociés et signés par les entreprises", poursuit-il.
"C’est une question de vision stratégique. Est-ce qu’on relance Renault pour en faire un constructeur toujours dépendant des voitures fossiles ou est-ce qu’on le soutient et on oriente cet investissement vers la relance verte ?"
Pascal Canfin plaide également pour un fond de relance européen commun. "C’est évident que l'Italie et l’Espagne n’auront pas la capacité de s’endetter seules avec des taux d’intérêts bas, on va devoir les aider. En Grèce, l'économie très dépendante du tourisme va s’enfoncer cet été. On a besoin de mutualiser une partie de la réponse".