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Tout ça pour ça ? C'est, en résumé, le sens d'un post anti-confinement qui circule largement sur Facebook. Son auteur compare la mortalité de 2020 avec les cinq années précédentes.
Verdict : le nombre de morts en France sur les trois premiers mois de l’année s'avère, malgré l'épidémie, inférieur à celui des premiers trimestres des années passées, exceptée 2016. En guise de commentaire, l'auteur ironise sur la prétendue gravité de la pandémie, et s’indigne de la disproportion des mesures de confinement. Les données proviennent du site de l'INSEE, et sont bel et bien exactes. Permettent-elles de remettre en question l'impact du Covid-19 ? Hélas non.
D’abord parce que ces chiffres restent provisoires. Les remontées statistiques de 2020, et même de 2019, ne sont pas encore complètes. Ensuite parce qu’il n'y avait aucune raison que la mortalité soit plus forte en janvier ou février de cette année, puisque l’impact létal de l’épidémie n’a commencé qu’à la mi-mars.
À l'inverse, les chiffres retenus ne tiennent pas compte du mois d’avril, pourtant marqué par une surmortalité historique, comme le montre le site European mortality monitoring, chargé de mesurer surnombre de décès.
Enfin, et surtout, cette comparaison, censée dénoncer le confinement, souffre d'un défaut de logique. Si les chiffres de la mortalité au printemps 2020 ne sont pas plus élevés, c'est justement parce que les mesures drastiques du confinement ont été prises dès la mi-mars.