C'est un peu la ritournelle que supportaient – difficilement - depuis le début du confinement, les marins non professionnels.
Sans s'être rendu coupables de bêtises, ils n'en étaient pas moins privés de sorties. Pas tant par risque de propagation du virus (puisqu'il aurait suffi au plaisancier de naviguer en solitaire ou de partir en compagnie des proches avec lesquels il était habituellement confiné) mais bien pour éviter le risque d'un sinistre en mer qui aurait monopolisé des secours déjà bien sollicités en cette période et contribué éventuellement à engorger des services hospitaliers débordés.
Depuis samedi et les nouvelles annonces du gouvernement - et en dépit d'un ciel plutôt gris - les plaisanciers ont vu leur horizon s'éclaircir. Avec le reflux de la contagion, comme pour Moïse en son temps, la mer s'est de nouveau ouverte à eux et après avoir rongé leur frein ou plutôt leurs amarres, ils pourront en toute légalité aller respirer l'air du large.
Mais les marins devront préalablement remplir eux-aussi une attestation en tous points identique à celle qui régit les déplacements des terriens, soit une limite de trois heures et de 20 kilomètres à partir du domicile. Soyons clairs, non, les marins du Vendée Globe ne sont pas en infraction et n'écoperont pas de 135 euros d'amende, déjà parce qu'il ne serait pas évident de les rattraper mais surtout parce que les professionnels ou sportifs bénéficient d'une dérogation et n'étaient déjà pas concernés par l'interdiction pure et simple de naviguer.
Pour illustrer l'état d'esprit des marins amateurs, nous nous sommes rendu quai Sainte-Anne où le CNM, le cercle nautique de Martigues et de l'étang de Berre, compte 250 membres et autant de bateaux de plaisance répartis sur cinq pannes, nous y avons rencontré Yves Catanese et Louis Magliano